SAINT-PAUL DE VENCE
Saint-Paul (en occitan provençal: Sant Pau de Vença selon la norme classique ou Sant Pau de Vènço selon la norme mistralienne) est une commune française, située dans le département des Alpes-Maritimes et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. En raison de sa proximité avec la commune de Vence, et pour la distinguer des autres communes portant ce nom, la commune de Saint-Paul est très souvent appelée Saint-Paul de Vence, mais ce nom n'est pas officiel. Sous la Révolution on écrivait Sainpaul.
Ses habitants sont les Saint-Paulois.
Saint Paul de Vence, le plus beau village du monde ...
Par sa lumière qui inspira de nombreux et célèbres artistes.
Saint-Paul est un des hauts lieux du tourisme notamment pour ses très nombreuses galeries d'art. Le village a conservé derrière des remparts presque intacts, un aspect de ville féodale, qui gardait l'ancienne frontière du Var.
Saint-Paul de Vence est sage comme son image et a bien du mérite.
Assumer sa célébrité, être courtisé par le monde entier, vivre une vie d'artiste et rester une communauté authentique n'est pas à la portée du premier village venu.
Celui-ci a assez de talent et de bon sens pour résister aux tentations. Sur son éperon face à la Méditerranée, il a résolu la question qui compte : celle de l'équilibre. Lieu de culture aux airs de crèche provençale, il aime être vu, visité, désiré, mais préserve l'essentiel. Gens d'ici et visiteurs du monde trouvent leur terrain d'entente dans ce village inspiré.
Voici l'entrée du village qui accueille les visiteurs avec un canon.
Belle façade d'une boutique fleurie par un Bougainvilléa. La chapelle Saint-Mathieu
Une ruelle typique de Saint-Paul
Une autre ruelle
La terrasse de la "Colombe d'Or" et les remparts.
Portrait de Paul ROUX par Hélène DUFAU.
1920. Paul Roux, après une guerre très dure, n'a plus l'envie de faire le métier de ses parents paysans. Il ouvre un café, Robinson, qui se transformera vite en guinguette. On y sert des pan-bagnats. Le samedi soir et le dimanche après-midi on y danse au son d'un piano mécanique. Les bagarres entre jeunes gens rivaux, ceux des cités avoisinantes et ceux de Saint-Paul, sont fréquentes et parfois tournent mal.
. Or d'étranges messieurs font leur apparition à Robinson. L'air un peu bohème, ce ne sont pas des paysans ni des touristes de passage. Maints d'entre eux ont comme bagage un chevalet portatif et tous serrent sous le bras des carnets, une boîte rectangulaire en bois, et parfois une toile : les peintres, ces phénomènes. Ils débarquent à Saint-Paul soit le matin, soit en début d'après-midi, par le tramway tortillard qui relie Cagnes à Vence. Et ils repartent par l'une des dernières rames en fin d'après-midi.
Ces peintres ils pourraient s'appeler Matisse, Signac, Renoir, Dufy, Valloton, Derain, Bauchant, Manguin, Soutine. Paul Roux se lie d'amitié avec les nouveaux venus. Il les écoute, regarde leurs esquisses. Grâce à eux il s'ouvre à un univers autre que le sien. Un sentiment nouveau s'insinue en lui : le sentiment de l'art.
Sur le mur extérieur de Robinson, Paul avait accroché une enseigne : "Ici on loge à cheval, à pied et en peinture''. En 1932 il transforme Robinson en auberge et le vocable en Colombe d'Or, selon la mode de l'époque qui consistait à ''aurifier" en sorte les appellations d'hôtels et de restaurants. Les colombes, blanches elles, viendront picorer le grain dans la cour.
Les peintres continuent à passer, toujours plus nombreux. Paul Roux, doué d'un incroyable flair divinatoire va s'employer à les retenir. Ils deviendront des habitués, des compagnons : Hunter, Menkès, Yves Allix, Bompard, Peyret, La Patellière, Makowski, Lucien Jacques, Touchagues, Dufau, Maurice Mendjisky. Il les invite, achète leurs oeuvres.
La peinture commence à être pour Paul Roux, une réelle obsession, en laquelle il puise des joies immenses. Les toiles de ses nouveaux amis le fascinent. Elles mûrissent lentement en lui. Quant à son tour il sera devenu peintre, il dira : ''J'ai regardé jusqu'à ce que j'aie compris''.
Certains de ces artistes d'alors n'ont eu qu'une petite gloire, mais ils peignaient de plain-chant, dans un total amour. Leur métier était un besoin à la fois physique et mental. Un métier bien fait, sans tricherie. A leur contact Paul se révèle, s'accomplit. L'aventure de la Colombe d'Or est venue avec passion par lui, en relation avec les artistes.
Source : André Verdet. Saint-Paul de Vence et sa légende.
Portrait de Titine par Hélène DUFAU.
Mme ROUX dite "TITINE" Propriétaire de la Colombe d'Or.
En 1922 Paul se marie avec Titine Briatore, du village voisin de la Colle-sur-Loup, fine et robuste fille méridionale, dont les traits du visage sont comme ciselés par un sculpteur de la Rome antique. De cette union un fils naîtra, Francis, en 1929, lequel perpétuera avec sa femme la belle tradition de l'auberge.
Source : André Verdet Saint-Paul de Vence et sa légende.
A Titine Roux Source : André Verdet. Saint-Paul de Vence et sa légende.
Titine Roux, ma vieille amie, toujours si jeune dans ma mémoire et toujours si noble dans sa sévérité souriante...
Chaque matin la retrouve là, comme à sa place séculaire, inamovible, sous le signe de la Colombe d'Or... Et la présence de Titine est si grande que si elle ne paraissait pas sur la terrasse quelque chose manquerait au paysage quotidien de Saint-Paul, en ce lieu où les hauts remparts, à l'étrave du navire de pierre, surplombent l'auberge.
Titine Roux, tout de sombre vêtue depuis ce jour de l'an 1953 au cours duquel Paul Roux le Magnifique, au visage de Sioux de Provence, nous quitta avec ses dons fameux d'aubergiste poète et ses tubes et pinceaux de peintre des fleurs.
Or le sombre, chez Titine, est la négation du deuil mais, en sorte, son contraire : l'inaltérable ton du souvenir heureux et solaire, comme si des couleurs anciennes de joie se cachaient dans l'obscur et dans l'attente de reparaître un jour, par delà le fatal - mais quel jour ? Le sombre austère, chez Titine, cela pourrait être également la pierre dure de la tendresse perpétuée...
Titine Roux, près de l'entrée de l'auberge, sous le grand figuier d'accueil, assise sur son banc ou sur sa chaise comme sur un trône de bois roman, qui serait celui d'une noble reine paysanne du Midi de la France, astucieuse et avisée... Titine Roux régnant, tutélaire, sur les jours glorieux d'antan à l'époque où l'auberge fameuse connaissait ses premiers beaux délires artistiques... Et, dans son regard, le passé devient vivante légende, se mue en mythe doré...
Une fois sur les ondes de la radio, depuis Paris, en 1949, lors d'une émission sur Saint-Paul la médiévale, avec Jacques Prévert à mes côtés, je vous appelais : ''Salut à toi, belle Titine du jasmin et de l'olivier; salut à toi, Paul Roux, l'inspiré, ami des bouquets, des peintres, des poètes et des fous de l'art !''.
La Fondation Marguerite et Aimé Maeght est un exemple unique de fondation privée en Europe. Des peintres et des sculpteurs ont étroitement collaboré avec l'architecte catalan Josep-Lluis Sert en créant des oeuvres monumentales intégrées au bâtiment et à la nature : Cour Giacometti, labyrinthe Miró peuplé de sculptures et de céramiques, mosaïques de Chagall et de Tal-Coat, bassin et vitrail de Braque, fontaine de Bury. Reconnue d'utilité publique, la Fondation Maeght est autonome. Elle ne dépend pas de l'administration des Musées nationaux et ne bénéficie d'aucune subvention de l'État. Lors de son inauguration, le 28 juillet 1964, André Malraux, alors ministre des Affaires culturelles, déclarait : "Ici est tenté quelque chose qui n'a jamais été tenté : créer l'univers dans lequel l'art moderne pourrait trouver à la fois sa place et cet arrière-monde qui s'est appelé autrefois le surnaturel." Source : André Verdet. Saint-Paul de Vence et sa légende.
Cet ensemble architectural a été entièrement conçu et financé par Aimé et Marguerite Maeght pour présenter l'art moderne et contemporain.
Véritable musée dans la nature, la Fondation Maeght est un lieu exceptionnel. Le problème de la lumière a été résolu de manière magistrale par Sert, grâce à la lumière zénithale qui inonde toutes les salles d'exposition.
La Fondation Maeght possède une des plus importantes collections en Europe de peintures, sculptures, dessins et oeuvres graphiques du XXe siècle. Certains grands artistes figurent au premier plan de cette prestigieuse collection : Bonnard, Braque, Calder, Chagall, Giacometti, Léger, Miró..
Sur la pelouse du parc règne la présence quasi animale du stabile de Calder, noir mastodonte qui s'allège par le haut sous la frondaison des hauts pins.
Source : André Verdet. Saint-Paul de Vence et sa légende.
Paul ROUX devant sa cheminée par le peintre MAKOWSKI.
A la Colombe d'Or, à Saint-Paul-de-Vence, accroché au mur du chauffoir, un très étonnant tableau, dont les images se campent dans un espace de rougeoyante magie. Il est signé Makowski, peintre américain, d'origine polonaise, devenu célèbre aux USA. Paul Roux, le créateur de l'auberge fameuse, est le personnage de la toile exécutée autour des années 1930. Assis au coin de l'âtre, ramassé sur lui-même, les mains sur les genoux, portant un chapeau de feutre aux larges bords relevés de chaque côté, il a vraiment l'air d'un officiant. Un sourire d'énigme découvre une rangée de blanches dents, comme à l'avancée à la fois d'une fine ironie, d'une vieille sagesse et d'un long amour. Couleur de vieux cuivre, son visage serait celui d'un Sioux de Provence... Or de l'Indien, Paul Roux avait l'astuce et le flair.
Les belles flammes de la cheminée font rôtir au feu de bois les poulets alignés sur la broche... L'incantation qui émane de ce tableau, l'un des joyaux de la collection renommée, est celle même qui irradie les salles de l'auberge, ses chambres et ses dépendances, sa terrasse et ses jardins, comme si à partir de ce tableau en rehaut, au pouvoir occulte, son charme opérant se fût répandu partout dans l'espace intérieur et extérieur de la demeure.
Source : André Verdet. Saint-Paul de Vence et sa légende.
Les amoureux Mosaïque de Manfredo Borsi le Toscan.
Il éait venu pour quelques heures, un matin. Le soir même de son arrivée il décida d'y rester pour la vie. Ainsi se fixa à Saint-Paul le destin du peintre et du céramiste florentin Manfredo BORSI. Sa personnalité de race a rayonné pendant des années dans le village y apportant l'attrait d'une noblesse physique d'allure seigneuriale, d'une culture à l'échelle universelle et les beaus fruits de son foisonnant métier.
Souce : André Verdet. Saint-Paul de Vence et sa légende.
Sculpture polychrome de Fernand LEGER.
Sur le mur ouest de la terrasse, environnée de lierre, une grande sculpture polychrome de Fernand Léger : La Femme au Perroquet. Quand elle fut apostée en présence de l'artiste, Paul Roux pleura de bonheur.
Souce : André Verdet. Saint-Paul de Vence et sa légende.
Dessin de PICASSO : LA COLOMBE D'OR.
Un beau soir, tel un devin ou un sorcier, Picasso surgit à la Colombe d'Or. Il vient dîner avec Jacques Prévert. La magie du lieu le captive. Le personnage Paul Roux le retient tard dans la nuit. Autant que des amis, ils seront des complices, aimant les mêmes choses de la vie et de l'art. Avec gentillesse et humour ils se réjouissaient l'un de l'autre. Ils n'étaient dupes de rien ni de personne ni surtout d'eux-mêmes. Riant tous deux sous cape de ceux qui veulent à tout prix "paraître" en paradant.
Source : André Verdet. Saint-Paul de Vence et sa légende.